La sécheresse vaginale est un phénomène qui touche 4 femmes sur 10 au cours de leur vie et de leurs cycles. A la ménopause , (ou dés la préménopause) ce chiffre peut atteindre 80 %. C'est pourtant malgré tout un sujet extrêmement tabou !
Elle se définit comme une insuffisance de la sécrétion au niveau de la muqueuse vaginale. Cette sécrétion vaginale assure le maintien du Ph de la flore qui doit être compris entre 4 et 5, ce qui protège contre la prolifération de germes pathogènes, responsables des infections.
Ces sécrétions vaginales sont dépendantes du niveau d'œstrogènes: une baisse de leur niveau entraine systématiquement une "malnutrition " du vagin et de la vulve. Autre organe qui est en lien : la peau. Elle est également dépendante de la production de ces œstrogènes, surtout le visage qui verra l'apparition des rides.
La baisse du débit sanguin affecte la lubrification vaginale et donc l’excitation. La baisse du taux de collagène joue également son rôle car il apporte de la résistance et de l’élasticité aux tissus.
Les lactobacilles largement représenté dans le microbiote vaginal voient également leur taux baisser. De facto d’autres bactéries se développent, entrainant un déficit de lubrification du vagin. On parle aujourd’hui de SGUM : syndrome génito- urinaire de la ménopause.
Plusieurs phénomènes peuvent en être la cause.
Le déséquilibre hormonal : comme nous avons commencé à le voir , la baisse de la production d'œstrogènes est un facteur majeur. Petit point sur les œstrogènes.
Il en existe 3 types : l’œstradiol, l’œstrone, l’œstriol.
Ils garantissent une élasticité et une bonne hydratation des muqueuses et de la peau, une bonne densité osseuse, une activation du système immunitaire.
Un manque d’œstrogènes peut favoriser l’ostéoporose et un excès peut engendrer des pathologies type fibromes et cancer du sein. Les œstrogènes remplissent plusieurs fonctions : ils assurent le développement et le maintien des structures du système génital, des caractères sexuels secondaires (poussées des seins, développement pilosité, apparition menstruations), stimule la synthèse des protéines et abaissent le taux de cholestérol sanguin.
L’œstradiol : il est l’œstrogène prédominant avant la ménopause et connait des variations incroyables au cours d’un cycle. Il peut chuter à 3.pg/ml en phase folliculaire et remonter à 300 pg/ml avant l’ovulation pour connaitre une concentration encore plus importante à la péri ménopause.
A la ménopause son taux chutera aux alentours des 10 à 25pg/ml. Il circule dans le sang et a des effets multiples sur d’autres organes.
Mais il est également sécrété par d’autres tissus que les ovaires : foie, tissus adipeux, cerveau, tissu osseux, muscles, endomètre.
L’œstrone : sécrété par les follicules et par d’autres tissus. Il peut se transformer en œstradiol, tout comme l’œstradiol peut se convertir en œstrone. Il va voir son taux diminuer à la ménopause, mais, dans une moindre proportion que son binôme.
L’oestriol : il est produit par le placenta, sans incidence aucune sur la ménopause.
Les œstrogènes sont donc de véritables booster d'hydratation des muqueuses , en particulier de la muqueuse vaginale et de la peau.
Une mauvaise hydratation: une bonne hydratation est primordiale. Boire 1.5 litre/jour est nécessaire pour maintenir une bonne hydratation des différentes muqueuses du corps. La glaire cervicale est composée d'enzymes, de nutriments et d'eau.
Le stress ou les chocs émotionnels: le corps se met en mode "alerte" , entrainant une surproduction de cortisol par les glandes surrénales. Cet état impact notamment la production de glaires cervicales. Par ailleurs, le stress affecte considérablement le désir et la libido, qui passent en second plan !
A la ménopause , la sexualité et surtout la libido connaissent des turbulences , ce qui accentue le phénomène de sécheresse vaginale.
Certains traitements médicamenteux comme les antibiotiques, les protocoles de chimio, la chirurgie des ovaires sont tout autant de facteurs générant des sécheresse vaginale.
Les conséquences d'un manque de lubrification des parois vaginales sont multiples : des douleurs pendant les rapports sexuels, une détérioration des relations avec le partenaire, une accentuation du poids psychologique, une augmentation des risques de mycoses et des infections vaginales.
Mais pas de panique il existe des solutions à cette ménopause , que la naturopathie prend en charge en fonction de la personne , de ses problématiques, de ses antécédents médicaux. Toujours holistique et individualisé!!
Localement et en application :
L'Aloé Vera : 100% bio . C'est un très bon anti inflammatoire et une bonne source d'hydratation car il est composé d'eau. C'est un lubrifiant naturel.
Huile de Calendula : plutôt sous forme de macérat huileux. Application 1 fois/jour. Peut se faire sur 3 semaines, 1 semaine de pause. Réduit les irritations.
Huile de Bourrache : bonne hydratation cutanée. Peut être pris sous forme de gélules ( attention à ne pas dépasser les doses prescrites par votre référent médical) ou en application locale.
Huile de Sésame: lubrifiant naturel en application locale. Protège contre les infections. Quelques gouttes pendant une semaine.
Huile Amande douce : vertus apaisante, cicatrisante et protectrice de la peau
Huile de Noix de coco: nourrissante , adoucissante, anti bactérienne. Elle nourrit et permet à l'hydratation de rester en profondeur.
Huile de Germe de Blé: renforce le derme hydrolipidique, hydratante intense.
Huile de Chanvre : riche en vitamine E , oméga 3 et 6. Atténue la sécheresse et favorise une peau régénérée, souple et hydratée.
Des probiotiques : sous forme d'ovules s'il est constaté un déséquilibre de la flore vaginale ou si la sécheresse est associée à une mycose.
Au niveau de la toilette: employer un gel nettoyant surgras. Avec un PH plutôt acide pour maintenir la flore.
Par ailleurs , des apports via l'alimentation et la micronutrition sont de bons atouts pour contrer cette sécheresse vaginale.
Privilégiez une alimentation riche en acides gras : ils vont favoriser le bon équilibre de la flore vaginale. Globalement , je considère les omégas 3 comme des incontournables sur la période de la préménopause et et la ménopause!
Vous pouvez les trouver dans les petits poissons gras , le saumon fumé, les graines de lin, de tournesol, les amandes , les noisettes, les noix, les œufs , les avocats, l'huile d'olive.
L'hydratation ( nous l'avons au début ) est un élément essentiel pour lutter contre cette sécheresse vaginale. le minimum reste 1.5 l/jour.
La Valériane : Appelée également la Tranquilisante , à boire en tisane. Surtout quand la sécheresse est en lien avec une problématique de stress. Elle va tempérer l'hyper activité cérébrale et la nervosité. 1 tasse /jour.
Le Houblon: Plante féminine par excellence! Elle est hormon-like , c'est à dire qu'elle mime l'action et l'activité des œstrogènes, qui favorisent une bonne lubrification. Attention s' il y a des antécédents de cancers hormono dépendants , le houblon est déconseillé, au même titre que toutes les plantes phyto œstrogènes , même si elles sont de bonnes sources d'hydratation vaginale. Prenez l'avis d'un professionnel si vous avez un doute!!
Globalement , il faudra ne pas consommer de plantes phyto oestrogenes s'il y a des antécédents de cancers hormono dépendants :
Le Zinc : c'est un excellent anti inflammatoire, et il favorise un équilibre des œstrogènes. Il sera très utile dans les récidives de mycoses: c'est un Oligo élément qui stimule l'immunité cellulaire. Les doses et la durée de la complémentation devront être supervisée par un professionnel.
La vitamine E : vitamine de la sphère génitale par excellence, particulièrement indiquée dans les troubles liés à la ménopause et donc aux problèmes de sécheresse vaginale. On la retrouve dans toutes les céréales germées, dans l'huile de germe de blé, l'avocat, les épinards, l'asperge ainsi que les oléagineux qui en contiennent des quantités non négligeables.
Vitamine A: Elle a plusieurs rôles , mais elle contribue à la santé de la peau et des muqueuses, notamment au niveau du système uro-génital. Le bêta carotène, la provitamine A, contenue dans la carotte, le courge (jaune), la patate douce, la citrouille, le potimarron, le chou, l'épinard, le persil, la betterave, la pêche, le brocoli, la chicorée, l'abricot, la papaye et la spiruline pourra être converti par l'organisme en vitamine A. Ce qui maintiendra une bonne santé des muqueuses.
La vitamine C: L'antioxydante par excellence, favorise un bon maintien des tissus. S'il y a déficit de vitamine C, pas de production de collagène possible. Sa consommation régulière permettra d'entretenir l'élasticité de la muqueuse.
Les probiotiques : par voie orale ou vaginale. Au même titre que les omégas 3 , ils sont pour moi incontournables! Pendant mais aussi avant l’arrivée de la ménopause, ils permettent de conserver l'effet protecteur des lactobacilles qui composent le microbiote vaginal en maintenant leur nombre. Vous l'aurez donc compris , il faut s'assurer que le probiotique contienne en majeur partie des lactobacilles.
Il n'y a pas de fatalité , il existe des solutions naturelles pour pallier à la sécheresse vaginale pendant la ménopause, qui sont applicables pour certaines préventivement notamment au niveau alimentation et micronutrition.
Ne restez pas seule et parlez en !
Votre sexualité ne s'arrête pas à la ménopause.